L'ABANDON
Quel est ce sentiment étrange,
Qui me ronge et qui me dérange,
La sensation que l'on m'oublie,
Cette impression que l'on m'évite.
Ai-je une place en ce monde,
Ma question peut paraître immonde,
C'est pourtant mon grand ressenti,
Mais comment donc l'on en guérit ?
J'ai bien la crainte de gêner,
Aux portes j'ai peur de sonner,
Je ressens à deux cents pour cent,
Le non-dit, les regards fuyants.
Beaucoup me disent "trop entière",
Mais je ne suis pas la première,
D'autres me trouvent trop sensible,
Quand donc serai-je plus paisible ?
Tout ceci malheureusement,
Naît de la mort de ma Maman,
Un accouchement qui l'emporte,
Tout en vous fermant une porte.
Elle m'a quittée, j'avais quatre ans,
Je n'ai jamais vu son enfant,
Etait-ce une fille, un garçon,
C'est un point d'interrogation.
Ce bébé qui est décédé,
Aucune trace n'a laissée,
Sauf en ma tête deux blessures,
Difficiles à soigner je l'assure.
Et ce sont quatre années d'hypnose,
Qui m'ont aidée, le dire j'ose,
A faire le deuil de cela,
Mais j'avais quarante ans déjà.
Comme un poète l'a chanté,
Mon interprète préféré,
"Si notre enfance un jour l'on quitte,
L'enfance, elle, ne nous quitte".
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